L'Edito d'Anne-Sophie

femmes, Tunisie, jasmin et vignes

En ce 8 mars, journée internationale des droits de la femme, pensons au 13 août, fête des femmes en Tunisie. C’est l’anniversaire du Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956, soit un an avant la proclamation de la République, et juste quelques mois après l’indépendance.

Le propos du CSP : modernité, égalité, partenariat, donne aux femmes tunisiennes un statut unique dans le monde arabe. Or c’est de Tunisie qu’est la révolution de jasmin, en ce tout début d’année.
Comment ne pas voir un lien entre les deux ?

Parce que connaître d’où l’onvient aide à savoir où l’on va. 
«On ne sait rien de l’admirable activité des femmes, et même les féministes ignorent les trois-quarts de ce qu’ont fait, dans tous les ordres de préoccupations humaines, leurs aïeules, leurs mères… ou leurs contemporaines”.
MARGUERITE DURAND (23 janvier 1932. Le Quotidien) – journaliste et féministe française, (1864-1936)
La volonté de Marguerite Durand, rendre visible les femmes dans l’espace public et archiver les témoignages des mobilisations féministes est restée le fil conducteur de sa collection qu’elle donna à la Ville de Paris en 1931, fond de la bibliothèque Marguerite Durand.

Une sélection de près de 200 photographies de la bibliothèque retrace une histoire des femmes et de leurs combats de 1860 à nos jours dans l’exposition «Photo, femmes, féminisme» .
Galerie des bibliothèques (Paris 4e) jusqu’au 13 mars..  une exposition qu’on aimerai avoir à Montpellier.

Mais à Montpellier nous avons des vignes, et des femmes «dans les vignes».
«Dans les vignes», chroniques d’une reconversion est un livre de Catherine Bernard, aux éditions le Rouergue.
Journaliste, elle a un jour choisi de devenir vigneronne en Languedoc.
Si aujourd’hui son outil de prédilection est le sécateur, elle garde la plume pour raconter sa reconversion au fil des étapes. Son récit «nature» ne cache rien des galères ni des doutes. Tout autant, il est porté par une énergie et une sérénité certaine. Si l’on y apprend beaucoup sur la vigne, le vin  et l’histoire vigneronne du  Languedoc, on y apprend aussi sur notre sujet du jour. Être vigneronne, c’est rentrer sur un territoire masculin depuis la nuit des temps, ça demande un courage certain.
«Acquérir des vignes, les travailler, passe encore, mais faire du vin s’écrit avec des points de suspension. Avec le vin, j’entrais aussi dans le symbolique. C’est délicat, le symbolique…Hors légende, les femmes prêtent éventuellement leurs mains à la vigne, mais rarement, rarement étant une précaution de langage, à la cave.»
Une «dégustation» pour vous inviter à lire ce beau parcours de femme.